ELVIRRESISTIBLE
- Robert Verge
- 16 mars 2021
- 24 min de lecture

Chapitre 1
DIMANCHE 13h
Je l’ai connue dimanche à l’arrêt du bus qui allait à la plage. Elle portait dénoués ses cheveux noirs et lisses, sa blouse rose ajustée laissait voir ses épaules pleines et la douceur de ses bras couleur café mexicain, et son jeans tout propre lui allait comme un gant. Je lui donnais 40 ans, l’âge de ma fille, alors mon statut d’homme âgé me permettait de l’aborder sans souci.
“C’est bien ici le bus pour Destiladeras?
Oui monsieur, c’est là que je vais.
Je vais à la plage Nahui comme tous les dimanches.
Pour moi c’est une première.
Vous verrez c’est la plus belle plage lisse de toute la baie.
C’est quand même un monde que ce soit vous l’étranger qui me renseignez sur les beautés de la région que je n’ai jamais vues.”
Nous avons sursauté, puis ri de bon coeur quand le préposé nous a lancé: “ Eh les amoureux, il est là, votre bus, derrière celui-ci, grouillez-vous. C’est 30 pesos.” J’ai prétendu qu’elle était ma fille, mais vu mon hâle à peine doré, le gars ne le croyait en rien et elle a dû lui lancer d’être un plus poli envers les visiteurs étrangers. Rigolade.
Nous étions tout d’un coup complices, et puisque la nature doit bien suivre son cours, nous avons pris deux sièges côte-à-côte, du côté où je savais que nous resterions à l’ombre pour tout le trajet de 45 minutes une fois contourné l'aéroport. Encore une chose que n’aurais pas sue, s’exclame-t-elle. Et puis comme tous ceux que je croise ici, elle fait sa petite enquête rapide, vous êtes de quel pays, vous faites quoi dans la vie, comment se fait-il qu’un québécois parle si bien l’espagnol? Mais elle a le babil facile quand c’est à mon tour de faire parler d’elle. Elle a trois filles adultes, et déjà 5 petits-enfants… oups! mon estimé de 40 ans vient de rater une courbe. J’ai eu ma première très jeune, vous savez. Oui mais quand même, vous paraissez… Elle se moque de ma vue qui baisse et avoue avoir passé les cinquante ans. Me voilà impressionné. Pour me convaincre, elle sort son téléphone rose tout craquelé pour me montrer des photos floues de son clan, qu’elle a élevé dans une case en terre battue sans eau ni électricité à soixante kilomètres d’ici dans les montagnes. Eh ben ma p'tite dame… C’est ma fille aînée qui à ses vingt ans m’a poussée à quitter leur père abusif, drogué et trop gay; dix ans plus vieux qu’elle, il ne l’avait épousée que pour satisfaire les convenances, et devait se faire violence avec une caisse de bière avant d’être violent avec elle pour lui avoir donné des enfants.
J’en sais déjà trop, me semble-t-il, alors je commente le paysage. Après trois ans dans cette ville, elle n’était jamais venue jusqu’ici, elle se trouve bien attardée.
Échappée du village, hébergée en ville par sa soeur, elle trouve un emploi facile de dame de compagnie nocturne pour une vieille dame espagnole qui crève un peu vite à son goût. Logée et nourrie avec un petit salaire pour ses sorties de fille, elle commençait à peine à se remplumer. Elle travaille ensuite chez un producteur de fleurs très ouvert, qui lui apprend à conduire le camion de livraison, l’encourage à étudier, et lui présente un de ses clients qui saurait apprécier ses charmes. Elle passe alors dix ans chez lui, à garder ses deux enfants en plus de ses deux plus jeunes à elle. L’homme est un “mujeriego” un coureur de jupons. Elle s’en rend trop souvent compte, et se décide à le laisser en même temps que son emploi parmi les fleurs. Les filles sont grandes, retournent dans leur coin de pays et se marient.
Tu es nerveuse?, je lui demande. Oh non, au contraire, je suis toujours comme ça. Chez nous, il me payent à l’heure pour que je me taise, j’ai déjà une tirelire en petit cochon bien rempli! Quand elle rigole, le râtelier de ses dents blanches reluit sur son visage indigène, ses yeux plissés ne laissent plus passer que l’éclat d’un diamant d’intelligence vive comme l’éclair. Coquette, elle se voile le visage avec le coin de son paréo qui sort de son sac de plage. Mais tu te moques de moi alors, avec toutes ces péripéties? Pas du tout monsieur, je ne mens jamais. C’est vos yeux bleus qui s’ouvrent tout grand qui me font rire.
On arrive bientôt et je me lève. Il y a eu foule, et maintenant l’autobus s’est allégé. La route serpente et surmonte des dos de chameau qui m’envoie revoler d’un bord à l’autre. Le chauffeur est peu cowboy, il a du retard sur l’horaire, mais il sait bien où s’arrêter pour nous. Elvira a eu la sagesse d’attendre l’arrêt pour me rejoindre, elle peut donc zigzaguer entre les bagages des gens sans se péter la fiole comme moi.
Descendu en sandales au bord du chemin, je me tâte pour voir si j’ai tous mes morceaux, je dois me couvrir la face pour échapper au nuage de poussière soulevée par le chauffeur emballé. Je vois Elvira et toutes ces dents. Cette fois c’est sûr, elle se paie ma tête. Mais non, je vous assure monsieur, je peux garder mon sérieux. Bon suis-moi c’est juste là de l’autre côté. Plus de danger de se faire écraser, on est en pleine brousse. Pourtant, il y a là un grand parc d’autos stationnées en ordre. C’est dimanche, ça regorge de familles, les gardiens du parking vont faire la fête ce soir.
En expert auto-confirmé, je la rassure, ça ne paye pas de mine depuis la route, mais on passe la dune et on va apercevoir tout le bois et la mer d’azur au-delà. Elle s’émerveille et soutient mon regard. Je ne m’inquiète pas monsieur, je suis tout à fait rassurée. Alors on fait un pacte: amis? Amis. Et je t’invite à manger pour célébrer.
Ah oui, c’est pour vous rassurer aussi: c’est moi qui l’avais invitée à me rencontrer au paradero de l’autobus pour nous rendre à Playa Nahui. Merci Face de Bouc.
DIMANCHE 15h
Sur le sentier de pas chinois qui descend vers le grand pavillon de plage, les très grands arbres nous couvrent de leur ombre et découpent en vitrines la lumière dorée du grand large: un voilier blanc sous le ciel bleu de la Bahia de Banderas et le vert de la mer sereine, le blanc des vagues affalées, le doré de la plage vaste et douce, piquée d’ombrelles colorées et des grands parasols blancs des tables du restaurant. Contrairement à la coutume, ce restaurant en dur est le seul sur 5 kilomètres de plage, et il est tenu par un personnel digne d’un grand hôtel.
Elvira est un peu bouche bée, le bavardage s’est arrêté, tandis que je fais le grand seigneur. Monsieur Vicente n’est pas là?, je demande en arrivant aux vestiaires, normalement il fait mes dimanches. Ben non, il a parfois congé le dimanche, pépère. J’indique à Elvira le côté des filles, et je vais de mon côté mettre mon maillot. On demande une table, la plage est pleine, mais la terrasse ombragée nous accueille. On se fait servir une bière fraîche en consultant le menu et en souriant de voir les familles mexicaines rassemblées le dimanche, toutes générations confondues, qui mélangent les pique-niques apportés avec les plats commandés au restaurant. Elvira salive déjà, car elle adore les crevettes et le poisson. Et les frites, ça compte comme légumes, oui, non? Je constate déjà que son goût pour les choses fraîches et naturelles s’assortit d’un appétit qui fait plaisir à voir. Ce n’est même pas de la gourmandise, c’est de la joie de vivre, après tout ce qu’elle a vécu, et compte tenu de sa précarité financière bien réelle. Tu es invitée, rappelle-toi, on fête! Elle me taquine: Djyesss!, c’est mon seul mot d’anglais, me glisse-t-elle.

Ses yeux s’agrandissent devant le poisson zarandeado qu’on lui présente: les deux filets d’un rouget sur leur peau, enduits d’un assaisonnement rouge assez doux, et saisis au four à pizza. Salade, riz, et oh, mon plaisir, de beaux légumes blanchis encore croquants. Mon cocktail de crevettes géantes est… géant! On partage tout deux-tiers (elle) et un-tiers (bibi), et on commande une folie, des margaritas au maracudja. Tu es sûre, le fruit de la passion…? c’est pas un peu risqué? Vous me faites peur, monsieur, boude-t-elle dubitative. Et deux!, commande-t-elle au serveur obéissant. À votre service, Madame. À vos ordres, Monsieur. Sais-tu, Elvira, que cette politesse mexicaine nous touche à l’extrême, nous les froids étrangers? Elle a parfois le sourire moqueur, parfois taquin, et maintenant attendri. Mais toujours ce très large sourire aux perles blanches, aux yeux qui plissent, et maintenant qui s’attaque au poisson savoureux.
Veux-tu goûter ma crevette, Elvi? Faussement surprise. Ouh pardon, c’est direct, ça. Seulement si tu goûtes ma chair blanche, Robert. Uy!, on en est déjà aux double-sens, car on se raconte nos vies intimes, là où on en est, ce qu’on ne veut plus ou qu’on n’espère plus. J’essaie de calculer… mariée à 17, trois filles dont la cadette a 33 ans… donc elle ne peut pas avoir 40 ans ni 45. Elle chipote à 50, puis finit par avouer 55… mais pas une de plus! Divorcée à 30 ans d’un plus vieux plutôt homo, puis drogué de désespoir, recasée et déçue avec un coureur de jupon notoire, et seule depuis dix ans sans jamais vouloir laisser un homme s’approcher d’elle. Vraiment? Je te jure, j’ai dû m’instruire et découvrir mon propre plaisir à 45 ans passés. Tu parles d'une vie amoureuse, toi! Et ça ne donne pas envie de te refaire une vie? Bof, ce sont des jeunots qui m’approchent, ça me flatte, mais je ne les laisse pas me baiser, car c’est tout ce qu’ils veulent et de toute façon, ils ne savent pas y faire, les pauvres, ils s’enfuient à toutes jambes quand je leur explique MES règles. C’est pour ça que de rencontrer un vieil étranger moins fringant ne te fait pas peur? Rire jaune… C’est ma copine qui m’a inscrite aux Rencontres FB, et cette folle a laissé un critère d’âge ouvert jusqu’à 71. Sinon… ce sont mes filles qui m’ont dit que je serais tranquille avec toi!!! C’est chido, cool, des attentes minimales, je ne peux que te surprendre en bien. Hochements de tête. Elle me charme vraiment, rien n’est gagné, mais son amitié au moins me serait précieuse. Heureusement, je parle espagnol et je la comprends parfaitement, elle s’était inquiétée de ça avant d’accepter le rendez-vous. Il paraît que des gringos utilisent un traducteur, mais restent cois la rencontre venue. Va savoir!
On va jouer dans l’eau? (J’ai envie pipi, elle aussi.) On frissonne un brin, l’eau du Pacifique est restée très fraîche cette année. À la guerre comme à la guerre, le dernier à l’eau est une poule mouillée, et ce ne sera pas elle. Une enfant, elle saute, nage, virevolte… aucun style, beaucoup de vitalité. Tu es un vrai dauphin! Non, assure-t-elle, je suis une sirène! J’ai chaud dans l’eau froide. Pourquoi tu rougis comme ça, Robert?, c’est le soleil? C’est tes seins qui pointent, je suis sûr que tu le fais exprès. Bien sûr que non, mais les sirènes ont des trucs magiques comme ça. Tu verras on va faire pipi et réchauffer l’océan. On le fait les yeux dans les yeux et ça marche. Tu parles que j’ai chaud.
Le courant allait nous emporter bien loin avant qu’on s’en rende compte.On a la peau glacée quand on s’allonge sur le sable fin de la plage. Plein de paillettes d’or nous collent aux jambes, aux coudes, au dos. Je lui époussette les épaules, prétexte à admirer sa peau si lisse. Elle approuve, je suis bénie, je parais encore jeune. Es-tu en train de te vendre? Elle ne le prend pas mal car nous avons déjà abordé ce sujet des jeunes femmes latines qui se laissent volontiers acheter par un potentiel prospect à la fois étranger et argenté comme ses cheveux. Ça deviendra notre gag à répétition, car elle-même sait bien le regard que les gens d’ici jettent à ce genre de comportement. Sa soeur est mariée à un américain depuis 20 ans, et son beau-frère à une canadienne, alors l’idée ne l’effarouche pas du tout. d’ailleurs, on se l’était bien précisé sur le site: pas de mariage en vue.

Incapable de décoller le sable de ses pieds, elle commence plutôt à s’enterrer les jambes au complet en jouant avec ses orteils aux ongles roses comme ses sandales de plage. Tu es coquette, hein? Comment ça? bien tu aimes être bien mise, tu veux être jolie… Bien sûr, mais je ne te coquette pas. Ah oui, un de ces mots “faux-amis”, car ici ça prend le sens de vouloir séduire, “coquetear”. Peu importe, pour moi ça va dans les deux sens, c’est moi qui te trouve séduisante, ce n'est pas ta faute. Merci, j’apprécie, et elle pose sa tête fraîche sur mon dos brûlant tandis que je ronfle en faisant mine de dormir. J’ai le maillot qui tire un brin.
19 h
Ça ne fait même pas quatre heures qu’on est ensemble et tout coule. On reste tard pour assister au coucher de soleil, et quand on remonte, les douches sont déjà fermées! On remonte au bord de la route, et on prend le bus dans le noir, tout salés et collants. Il ne reste que des sièges séparés à côté d’hommes intéressés à ce qu’elle s’assoie près d’eux. Pour être vis-à-vis, je m’assois à côté d’un vieux énorme et elle près d’un quinqua qui se pourlèche dès que son paréo laisse entrevoir un genou. Nous nous sourions, car c’est trop grossier. Je demande alors au jeune seul devant s’il ne voudrait pas changer de place avec moi afin que “mon épouse” et moi puissions nous asseoir ensemble? Tout le monde s’est retourné pour voir cette curiosité. Le jeune un peu endormi répond que oui, de toute façon il descend au prochain arrêt. Il avait un seau très lourd d’outils sur le siège à côté de lui que je n’avais pas vu. Mille politesses, et nous voilà Elvi et moi côte-à-côte en silence. Elle me taquine: tu es bien effronté de dire mon épouse. Elle a sommeil, sa tête ballote et je lui prête mon épaule. Ma main tombe forcément sur son genou et je ramène le paréo entre ses cuisses. Aucune réaction, sinon un soupir, je crois, j'imagine, j’espère.
À l’arrêt de La Cruz, il y a foule, les bus manquent de gaz de carburant, car la neige au Texas a causé des pannes majeures aux raffineries, et certaines lignes ne marchent plus. Jusqu’aux bus touristiques rouges à deux étages qui doivent assurer certains services centraux vitaux. En tout cas, tous se serrent, et il y a des gens debout partout. Une grand-mère à côté de moi, et sa jolie-jeune-petite-fille qui porte d’une seule main, en s’agrippant à la barre haute, une glacière de styromousse OxxO. Je lui lance, ça doit être lourd, toute cette bière, passez-moi ça! Il n’y a pas de bière, vous serez déçu. Pas grave, je me contenterai de sandwiches. Il est fou comme ça, dit Elvi bien réveillée maintenant. Vous êtes sûr? Enwèye, mets-ça sur mes genoux, ça va me rafraîchir. La jeune se raccroche à la barre et découvre tout son ventre doré bien élancé. Son nombril me regarde de la droite à égale distance de Elvira qui me surveille de la gauche. Je fixe obstinément la route devant, mais je n’échappe pas à une remarque à mon oreille. Relaxe, je ne suis pas jalouse, elle est si jolie. D’ailleurs pourquoi le serais-tu puisque tu ne souhaitais pas sortir avec un vieil étranger, disais-tu. On ricane, complices, et nos deux têtes se rapprochent en somnolant. Cahots, virages, grondements de moteur, arrêts, cris du chauffeur qui supplie d’avancer en arrière, cris des gens qui veulent sortir mais incapables d’atteindre la porte… plus rien ne nous dérange.
20h30
Quand on est arrivés vers l’aéroport, à l’entrée de la ville, il était déjà 20h30, nuit noire. Je réside à la Marina, tout de suite en entrant dans la zone urbaine. Il nous parut naturel qu’elle débarquât, débarquisse, enfin débarque avec moi, on en étudiera la question plus tard. L’idée était de se laver et de se changer avant de prendre une bouchée.
Les gardes de mon condo loué sont toujours circonspects, alors je leur ai présenté mon amie Elvira et ils ont été bien polis, voyant que nous-mêmes étions plutôt intimidés par cette nouveauté. Le complexe mexi-gringo sonnait bien fort.
Cela faisait 8 bonnes heures que nous étions en pleine conversation intime, côte-à-côte, presque nus. Alors au milieu d’une phrase, debout entre cuisine et salle de bain, je me suis fendu d’une idée folle pendant je l’aidais à déclipper son haut de maillot récalcitrant. Alors, on se la prend cette douche?, je réchauffe l’eau et je te le dis quand tu peux entrer. Euhhh okééé… tu vas vouloir quoi? Je ne veux rien que je n’aie déjà rassure-toi, je voudrai seulement ce que tu voudras. Tu ne vas pas chercher à me prendre pour ensuite me mettre dans un taxi? Non, je veux seulement continuer cette conversation en nous lavant et en cessant de frissonner. En attendant, voici ta nouvelle brosse à dents neuve. Le chauffe-eau est très loin, alors nous avons pris le temps de nous brosser les dents devant le miroir en souriant comme deux niais.
Je me suis caché derrière elle pour tomber mon maillot sur les chevilles, puis j’ai ajusté la température de la douche en lui montrant innocemment la cicatrice de ma hanche artificielle. Elvi, si tu m’attaques, je peux pas me défendre, puis tu m’as l’air assez forte. J’avais déjà touché ses biceps à la plage à sa demande… forte comme une fermière qu’elle était avant. Seulement cette fois, c’était juste pour toucher ses épaules sombres et baisser les bretelles de son maillot rouge vif à bordure blanche. Mais c’est une armure, ce machin, il te colle à la peau! C’est celui de ma fille, j’avais honte du mien, sauf qu’il encore plus dur à mettre qu’à enfiler, hi hi. Somme toute, bataillant tous deux avec le tissu collant, nous voilà nus comme des enfants sous la douche chaude. Le sable en paillettes nous colle toujours à la peau. Curieuse, elle voit mon machin enfler et me dit, qu’est-ce qui t’arrive? C’est leur faute, à tes pamplemousses. Ils sont beaux, n’est-ce pas?, dit-elle en les cachant toute fière.
Sur la route en bus, nous avions rigolé en voyant un bar de danseuses: Les Mangues, puis un autre plus audacieux: Les Melons. On ne veut pas arriver jusqu’aux Pastèques, de grâce! On se bidonnait. Autant elle m’avait raconté son innocence, son manque d’expérience, sa timidité, autant elle faisait preuve d’un naturel étonnant et bon, d’une certaine confiance en ses attraits. Taille pamplemousse, ça me va, ajoute-t-elle en soupesant ses coupoles blanches au tétons roses juvéniles. Tu m’as menti sur ton âge, n’est-ce pas, Jeune Fille? Paaas du tout, c’est un don de la nature, attends, lave mes fesses aussi, tu vas tomber sur le derrière.
On ne prend pas de risque, ma douche est vaste et il y a un banc de bois magnifique pour que je m’assoie tranquille. Et que je lui savonne les festes fesses qu’elle a superbement rondes et fines. “Festes”, mot inventé depuis la racine festival ou fiesta. Réjouissantes, ça veut dire, croyez-moi sur parole. Elle rinçait son sexe et moi le mien, pas touche encore. Assieds-toi sur moi, je vais te savonner jusqu’aux pieds. Je la guide par la taille pour se poser sur mes genoux, mais alors mon garde-à-vous est au plus intense, et ça touche! Elle pousse même pas un cri de surprise, juste un hoquet, elle veut cacher son émotion que je fais semblant d’ignorer, comme si j’avais fait ça toute ma vie, ce qui n’est pas tout-à-fait faux. Rien de plus nécessaire ni sensuel que la douche à deux pour entrer en intimité sans tension. On laisse flotter un peu en girations anodines, on n’est pas là pour ça. Je lui fais faire un quart de tour pour lui savonner les jambes, les mollets et les pieds qu’on a très sales. Heureusement, le satané sable fin ne décolle pas si facilement, alors ça prend du temps et des vérifications mutuelles attentives. Passe-moi le gant, ouille pas si près, et on sent très bien nos défenses s’abaisser.
Je lui raconte un souvenir aussi vrai que je te parle, qu’un médecin m’avait ordonné de ne jamais aller au lit avec une dame sans prendre notre douche avant et en profiter pour tout regarder. Oui mais Robert, on ne va pas coucher comme ça sans se connaître?! Bien sûr que non, Elvira, mais puisqu’on est tout propres maintenant, et qu’on se connaît déjà bien mieux, autant en profiter, mais je répète ma promesse, je ne vais pas profiter de toi. Ah bon, on verra bien en tout cas, si tu insistes. Je n’insisterai pas, je te promets. Si tu insistes pour ne pas insister, je veux dire. Comme tu dis, on verra. Que ce soit oui ou non, j’insiste pour respecter tes désirs. Nous sommes deux adultes majeurs et vaccinés, libres de notre temps malgré nos petits-enfants, ne croyant ni à Dieu ni à Diable, alors quoi? Je te promets ta liberté de choix. Tu es ta seule maîtresse si tu veux devenir la mienne. Mais pas ce soir, juré. Allez, viens dormir.
J’ai un lit immense, des draps tout blancs tout frais et six oreillers. On se balade tout nus, collaborant bien pour arranger tout ce linge de lit, sauf pour sa serviette disposée en turban sur la tête avec laquelle enfin elle couvre un oreiller qu’elle délaissera ensuite pour dormir au sec. Moi je me dis du coin de l'œil (oui j’ai les yeux qui me parlent souvent) qu’elle est rudement mignonne, mais je saurai quand même me tenir. Elle s’installe, je fais la ronde des lumières de la maison, puis je m’allonge à mon tour sous le drap de l’autre côté, selon la distance de distanciation sociale requise en temps de pandémie.

Ce que j’écris ici, je lui en disais la majorité à voix haute pour la tenir au courant de mes allées et venues domestiques. Son apparente “docilité” m’intriguait. Comment être aussi naïve (ingénue en espagnol) et prendre autant de risques (arriesgarse en espagnol), si elle n’a laissé aucun prétendant s’approcher en plus de dix ans. Elle a écrit à sa fille pour la dixième fois pour dire que sa journée s’était très bien déroulée et qu’elle rentrait bien tard, bien fatiguée. Elles avaient convenu de garder le contact au cas où je serais un kidnappeur de grands-mères comme dans le Chaperon Rouge. On se dit tout et je ne la blâme pas pour ce petit mensonge doré. Elle m’assure qu’un péché par omission est moins grave qu’un péché de mensonge, et que si elle voit le Loup (d’après le regard, ce serait moi), elle va le tirer par la queue. Mais c’est ta fille alors qui est ton chaperon? Précisément, monsieur le loup. Ah, erreur sur la personne, moi je ne suis qu’un nounours amateur de miel.
J’ai éteint, bien sage de mon côté. Quelques respirations de calmation, de calmages, enfin... calmantes! Monsieur Nounours, il est bien grand ton lit, j’ai peur d’avoir peur. Ouille, c’est plutôt moi qui devrait avoir peur de l’ogresse. Qu’est-ce que c'est, l'ogresse? Eh bien c’est Madame Ogre. Mais je ne dévore personne. Oh je t’ai vue dévorer ton poisson sur la plage, et tu as nettoyé ton assiette et la mienne. Snif, ça veut dire que oui je suis une ogresse?, mais une ogresse gentille alors, puisque je sais attirer les nounours avec du miel? C’est vrai?, alors je vais renifler pour voir si c’est vrai ton mensonge de miel. Ogrecita, c’est devenu son petit surnom.
Là, je devrais faire une pause, car je sais que vous pensez savoir là où tout ça s’en va. Et vous auriez parfaitement tort. Quoique, par un chemin tortueux, on vous donnera raison… un jour.
01h00
Il est minuit passé, et nous bavardons toujours, ma tête dans son aisselle et mon bras autour de son autre épaule. Elle s’est habituée à ce que ma main aille de l’épaule au sternum, puis à son cou, en effleurant ses seins, puis en les manipulant doucement. Elle en est toute fière, se les prend et me les montre, hauts, fermes, doux et élastiques. Je n’ai rien à dire d’autre que je ne suis plus d’accord avec l’idée des pamplemousses, car ils sont trop suaves pour ça. Peut-être des pêches? Elle pleure un moment, parce que jamais aucun homme n’a eu ce genre de caresses et de mots doux envers elle. Ils se jettent sur elle, la déchirent, jouissent et s’en vont en la traitant des pires noms. Vache, chienne, laide, rien qu’elle n’ait entendu de la part de ses deux ex. Je pleure doucement avec elle. Mes caresses sur son ventre lui font du bien, elle aime mon doigt dans son nombril, mais la grande cicatrice de son ovariectomie lui fait un peu honte, et je dois la rassurer. Au triangle de poil pubien bien entretenu, je dois m’arrêter, car elle serre les cuisses d’avance. Pas de souci ma chérie, je t’ai promis. Puis on se serre fort. Les baisers non plus, elle ne sait pas; on revient de loin. Seulement, je lui caresse les joues du bout des doigts, les commissures, et le profil marqué de ses lèvres immenses. Ses dents brillent quand elle sourit de nouveau. Je suis amoureux de ses lèvres quand elle sourit depuis le premier moment, et je le lui avoue. Elle dit simplement merci.
On s’est mis en cuiller pour s’endormir, et on a dû fermer l'œil deux fois deux heures… elle en momie dans son coin, moi éjarré comme d’habitude, tendant une main vers elle. Pas même les deux yeux ouverts, elle s’est remise à raconter plein de choses auxquelles je répondais hhmm, hmmh, pourquoi, oui, ah bon. Elle connaît tant de choses qu’elle a dû apprendre seule et tardivement, de la biologie, des plantes, des aliments, du corps des femmes... Elle a huit "diplômes" qu’elle s’est payés, alimentation, massothérapie, Reiki, masso-bébé, sexologie. Elle a tant besoin d’écoute. Je la caresse, je me rendors, les fesses elle aime bien, puis l’extérieur des cuisses, puis l’intérieur si soyeux, mais sans toucher d’interrupteurs, pure tendresse, pure… amitié? Je la complimente, ça la relance sur ses idées, tellement heureuse de s’être prise en main.
On a se rendort jusqu’au lever de soleil vers les 8 heures, et ensuite, couché en cuiller, j’aborde à la petite cuiller la différence d’âge, de la distance culturelle, du jugement des autres… On devine tout ça et ça ne nous dérange pas, mais on se doit d’y réfléchir. Sa fille aînée la cherche déjà, elle a laissé quatre textos. Se prendio la Luz!, la lumière s’est allumée, jeu de mot, car sa fille s’appelle Luz. Et attend Elvira qui l’assiste à l’atelier de couture qu’elle possède. Elvi, petite main d’appoint. Elle n’avouerait jamais qu’elle a passé la nuit du premier jour dans le lit d’un pur étranger, alors je prépare le petit déjeuner tandis qu’elle lui écrit qu’elle vient de se réveiller et qu’elle arrive bientôt.
Les yeux encore bordés de reconnaissance, nous nous sommes dit adieu, au cas-où... Je lui ai dit de réfléchir un peu, de revenir de ses sensations et de reconnaître ses sentiments, ses besoins, ses aspirations. Que si elle revenait un autre soir ce serait pour vrai. Que je pensais que c’était elle que je cherchais, elle qu’il me fallait et elle que j’attendais. Elle connaît déjà ma théorie des trois C. Le Cerveau, le Coeur et le C… La pompe circulatrice de l’Amour. À suivre.
Lundi midi
La conférence d’oreiller que nous avons tenue sur nos différences culturelles et autres aurait pu avoir l’effet d’une douche froide. Quelques textos gentils plus tard je n’y pense plus, car elle va venir me rejoindre pour se baigner vers 15h. Donc elle désire que je lui fasse la cour, quitte à se jeter dans la gueule du loup.
Quand elle arrive toute belle, ça continue d’être facile, je lui offre des fruits, des galettes et du café glacé à la vietnamienne, puis on se change en maillot et on va s’allonger dehors au bord de la piscine. Toujours prolixe, la première chose tendre qu’elle me raconte c’est d’avoir dit à Luz sa fille à quel point j’étais intelligent d’avoir abordé le sujet qui pourrait empêcher nos rapprochements, mais que d’en parler avait dissout la question d’un coup.
Nos deux chaises longues jumelées sous la palapa, sans témoins, ses jambes et ses doigts ne cessent de chercher les miennes et les miens. Je lui flatte la cuisse jusqu’à l’intérieur, je suis déjà gonflé de désir, et je lui montre mon maillot en piquet de tente. “Me estas tirando el rollo? (tu m’étires le rouleau), tu es en train de me faire du charme en plein jour et en plein air!?” Ça vient d’une chanson populaire à mourir de rire. Bien sûr que non, m’assure-t-elle avec tout le sérieux du monde, c’est toi qui joue à ça. Bon d’accord, tu m’as percé à jour. Sache que je suis une sorte de sorcière, une shamane presque, je lis les intentions des gens. Tu dois commencer à voir combien je t’apprécie alors? J’avoue, et disons que je voudrais bien que tes intentions se mettent d’accord avec les miennes. Tu crois que je suis venue ici pour la galipette? Je ne sais pas, dis-moi. J’ai aimé tes caresses tendres, j’en veux encore.
C’est trop, je dois me tirer à l’eau pour me refroidir un peu sinon ça va se noter. Elle adore nager comme si personne ne la regardait. C’est-à-dire comme une folle avec beaucoup d’énergie. La suite se devine, on se retrouve au lit la peau toute glacée, on se serre pour se réchauffer, et on parle encore. Je la sens comme attentive et manquant d’expérience. Elle m’explique encore que les deux hommes qu’elle a connu ne s’était jamais préoccupés d’elle, et qu’après avoir beaucoup cherché sur le sujet, elle avait travaillé à se désinhiber des insultes reçues, de la honte de son corps, et en fait de son ignorance totale du plaisir féminin. Depuis ces trois dernières années, elle pense qu’elle connaît trois sortes d’orgasmes. Le plus fort ne lui demande même pas de se caresser, il vient de l’amour qu’elle se prodigue à elle-même pour s’être libérée de ses carcans et s’être développée en être humain à part entière, plus jamais aux ordres de la famille, ni des hommes ni des curés. Elle ne croit ni à Dieu ni à Diable, seulement à sa place libre dans l’Univers, et à son talent de reconnaître la douleur dans les personnes qu’elle soigne dans sa pratique, en particulier les bébés qu’on lui apporte depuis des années et dont elle calme les pleurs et les anxiétés de façon magique. Une sagesse indigène que ses soeurs lui enviaient et lui interdisaient à la fois. Ses soeurs qui préfèrent ne plus la voir depuis qu’elle a jeté son mari abusif. Beaucoup de larmes ici.
Elle m’invite à entrer doucement en elle. Elle se doute que ce ne sera pas si facile après autant d’années, et c’est vrai que ce n’est pas évident. Il nous aurait fallu un gel lubrifiant, que je promets d’acheter demain. S’il-te-plaît, oui, car je veux que ce soit bien pour toi. Pas de souci ma douce, je ne m’attendais même pas à ça. On a toute la vie devant nous, après tout.
Ensuite pipi, et on réchauffe un potage ensuite, ça nous tiendra jusqu’à demain. La nuit venue, elle me demande d’éteindre quand je l’approche car elle est encore gênée. J’y vais donc sans brusquerie, à petites lampées délicates, savoureuses, je t’assure, ta timidité je comprends et c’est assez mignon, mais tu peux laisser la gêne de côté car je connais ça et tu es toute précieuse et jolie. Je fais un tour de reconnaissance, mais elle m’encourage de petits soupirs auxquels je réponds par de légers grognements de plaisir. Je prends seulement sa main pour la poser mon mon sexe érigé et elle s’envole dans un monde qu’elle seule connaît. Elle rit quand elle soupire. Elle gémit quand elle serre les dents. Elle sourit quand elle exhale. Cette musique me guide parfaitement bien, elle met ma main sur ses mamelons et frissonne. Quand elle se met à trembler toute tendue et que ses soupirs se changent en grandes goulées d’air aspiré, je sais que le point de non-retour est atteint, que je n’ai plus qu’à l’accompagner pour assister à son assomption.
Elle serre ma tête contre son pubis pour que je ne flanche pas, elle flatte mes cheveux ras qu'elle aimait déjà gratouiller, et elle relâche toute la tension accumulée dans une cascade de gloussements, de sous-rires et de soupirs… Orgasme du quatrième type me déclare-t-elle, et on rit de bon coeur. Tu ne ressens plus de gêne alors? Siii, beaucoup! Elle passe ses doigts pour renifler ses humeurs au cas où, et puis avoue: comme ça sent bon moi. Je me rends compte que je suis en présence de toute une personne exceptionnelle, à découvrir en même temps qu’elle se découvre elle-même.
Il faut savoir que de toute ma vie, j’ai fui les complications de couple. Je ne suis pas infidèle, seulement je ne suis pas fiable. Amoureux des femmes, je ne supporte pas la vie conjugale, et si en plus comme je suis assez extraverti et que je choisis des introverties à convertir, ça se passe souvent assez mal. De plus, mon attraction pour le voyage m’a plutôt bien servi dans ma carrière, et plutôt desservi en amour. Éloge de la Fuite, ce titre de livre que je n’ai jamais lu m’a toujours servi de paravent. J’adorais les adieux déchirants et je les surmontais aussitôt en route vers l’aéroport. J’adore séduire, j’abhorre obéir ensuite. On dit à juste titre que les hommes aiment les plus belles femmes en pensant qu’elles ne changeront jamais, et que les femmes croient pouvoir mettre leur amoureux à leur main, ce qui n'arrivera pas non plus bien évidemment. Elles peuvent au gré des hormones devenir chicanières et rancunières, boudeuses et jalouses, germaines et peu amènes. Autant elles ont tendance à choisir le même type de salaud qu’était leur père, égoïste, malappris, joueur ou buveur, autant sans te connaître elles peuvent te prêter ces mêmes défauts imaginaires et faire de ta vie un véritable calvaire. Il y en a même de féroces jalouses qui s’empressent de te tromper avant que tu les trompes, les salopes!
Voilà c’est dit, au moindre coup de tonnerre je prenais la poudre d'escampette vers des cieux plus exotiques. Loin des yeux, loin du coeur, je pleurais un coup, mais ça me lavait les mirettes. Revenons à mon Elvire, je crois que cette fois, jubilant d’être jubilado (retraité), je suis en train de comprendre qu’au lieu de fuir DE quelque part il valait mieux fuis VERS quelqu’un qui représenterait ma quête d’exotisme. Je ne le savais même pas, et quand elle est apparue, ça m’est apparu clairement et vivement qu’elle serait la pièce manquante à mon puzzle. Tout cadrait. Elle serait mon continent exotique, ma terre d’accueil, ma magicienne, ma maîtresse-femme, ma compagne de nuit comme de jour, ma libératrice de toutes mes chaînes. Tu te sens perdu à la retraite? Elle m’a trouvé, je me retrouve, et elle va m’orienter pour toujours.
J’en mets tellement qu’elle me répond seulement que j’ai absolument raison. Nous sommes deux comètes qui devaient se coller dans la même direction. Nous voulons déjà mourir ensemble, ce qui signifie vivre encore 30 ans d’union après 30 heures de rencontre. Sommes-nous fous, non, juste tellement libres, pourquoi résister? Elle croyait assurément qu’un plus vieux la lâcherait un peu dans la couchette, maintenant c’est elle en cuiller qui fait osciller ses pompitas, ses foufounes, jusqu’à ce que je pointe même ensommeillé dans la bonne direction. Elle n’a jamais reçu autant de tendresse et elle apprend à le demander. et elle rit de ses petits succès à me faire l'amour. Et je lui fais de même. Orgasmes de classe 5, 6, 7… On se fait plaisir en en parlant tout le temps.
Mais Robert, pourquoi devrais-je faire confiance à un homme qui a connu tant de belles femmes? Mais parce que je suis un expert et que je t’ai choisie toi et pas elle. Ouf! elle se pince le nez, ça sent le hâbleur à plein nez. Mais Elvira, tu en as soupé des cabrones, ces salopards que tu as endurés, n’est-ce pas? À qui le dis-tu?! Alors tu as cette chance inouïe de croiser sur ta route un petit vieux pas trop ruiné ni en ruines qui peut t’offrir tous les voyages que tu n’as jamais pensé faire. Sauf que je ne suis pas une pute de grand chemin qui cherche à te dépouiller. Ah non? Elle fait la baboune, maintenant. Arrêêête, si c’était le cas tu aurais mieux choisi, plus vieux et plus riche encore.
Elle n’est riche que de liberté... mentale, amoureuse, sociale. Pas comme les soumises de son pays, ce qu’elle déplore. D’ailleurs lorsque je propose de partir en weekend d’amoureux vers les plages plus au sud, elle accepte tout de suite, trop contente d’ajouter qu’elle m’y emmènera dans sa voiture toute neuve, qu’elle adore, et qui lui a coûté 20 ans d’économies poco a poco. Elle voulait tant partir, eh bien nous partirons. Elle est libre du samedi matin, alors je réserve tout de suite entre mer et lagune, et elle libère ses journées jusqu’au mercredi soir, dans l’éventualité d’une crise d’amour suivie d’une lune de miel. Comme elle se réjouit, et comme je l’accueille dans ma vie. J’aimerais bien passer par ton village, c’est sur notre route. Tu es sûr?, j’aimerais tant.

Divulgâcheur, on est revenus le mercredi soir en effet, quatre jours plus tard, juste quelques minutes avant son rendez-vous prévu. D’ailleurs, soyez prévenus, ceci n’est pas un roman à intrigues, au contraire. Il n’y aura ni disputes ni accidents ni rupture ni chicane. Ça s’appellerait Chronique d’un bonheur annoncé.


Il est réjouissant ton récit, plein de soleil. Ça donne le goût de rencontrer Elvira la magnifique! Comme elle est attachante. Quel beau portrait tu en fais.
J’étais plutôt habitué à profiter des images que tu partages si bien. Là, les mots permettent à eux seuls de nous fabriquer ces images. Merci!
Un dédale d’imaginaire et de vérité bien agréable à lire 😘👍🏻
C’est magnifique! Les mots et par-dessus tout cette belle histoire!
WoW une belle histoire qui se lit bien. Je suis plutôt introverti alors j’aime bien lire en contraste ton récit d’extraverti assumé. Pas de niaisage, tu es ouvert à une belle rencontre avec ton statut de retraité! Je vais lire la suite ces jours-ci mais là question technique quel est l’ordre? Après le chapitre 1 c’est Andalousie 10, .. 9 et 8? Si je continue la lecture j’exige avec force la bonne chronologie par Toutatis!! 😁